La meuleuse et la perceuse sont rangées, les chassis métalliques pour les fenètres du cloitre sont terminés, les portes de la  chapelle ne labourent plus le sol, les anciennes canalisation de chauffage sont démontées, le portillon du jardin est  installé, les verrous de portes sont installés, le bâti de charrue est renforcé…….seul le chantier « prière » est toujours à poursuivre. Oui, nous sommes dans une Communauté de priants, essayant d’être fidèles à l’esprit des moines qui imprègne ces lieux. Ces moments de prière, qui paraissent difficile chez nous, deviennent ici très « spontanés », merci à la Communauté grâce à laquelle Tibhirine est synonyme de fraternité et d’ouverture à l’autre.

Au fil des années, (notre premier séjour remonte à 2018), les visiteurs sont de plus en plus nombreux, nous découvrons de nouvelles rénovations, les locaux s’aménagent afin de pouvoir répondre à une demande  croissante de séjours ou retraites.  Rares sont les jours sans passages d’amis arrivant les bras chargés, ou simplement pour saluer la petite communauté. Cette présence discrète en terre d’Islam, si elle n’est pas sans difficultés, s’avère fidèle à l’esprit de Christian de Chergé. L’Eglise d’Algérie est l’Eglise de la rencontre et du vivre ensemble, dans l’acceptation de nos différences. Une algérienne rencontrée tout à l’heure nous disait que pour beaucoup de visiteurs, le passage à Tibhirine est aussi celui de la  réconciliation.

Notre voisin Mohamed (fidèle musulman) à tenu à venir nous saluer avant notre départ, il est intarrissable dès qu’on parle de Christophe Lebreton avec qui il a beaucoup collaboré, celui-ci l’avait même invité jusqu’à l’abbaye de Tamié, et cette évocation n’est pas sans une réelle émotion.

Nous quittons Tibhirine, mais notre coeur y restera attaché à jamais, nous vous souhaitons de vivre cette expérience