Samedi matin, l’hiver à repris ses droits, et avec lui la pluie et la bourrasque, les visiteurs seront-ils moins nombreux?
Dès 9h, un premier autocar s’arrête devant la porte, et la cour ne désemplira pas de toute la journée.
Peut-être est-ce la réponse à cette question si souvent posée en France : » Pourquoi l’Eglise cherche t’elle à maintenir une présence dans un Pays et un milieu résolument musulman »?
Si des milliers d’Algériens entrent au chœur (et au Cœur) du monastère, qui n’est pas seulement un lieu d’histoire et de mémoire, mais celui, bien vivant, de la rencontre des différences, c’est bien un témoignage de la fraternité.
Et ce lieu vivant, là où une Communauté de priants a pris la suite des moines, c’est peut-être aussi un lieu où l’Esprit continue de souffler. Parmi tant d’autres témoignages, cette visiteuse (voilée) qui m’interpelle du fond de la cour pour me remercier chaleureusement de ce qu’elle a reçu ici,… ou encore le wali (préfet) « paule contre épaule avec l’Evêque à la grande mosquée d’Oran lors de la béatification des 19 martyrs et lui glissant cette phrase incroyable « à présent, nous sommes des frères ».
Oui, la fraternité doit être plus forte que les préjugés, et les visiteurs ne manquent pas d’exprimer cette grâce de paix qu’ils ressentent ici .
Les moines ont construit un pont à Tibhirine, lieu de rencontre entre musulmans et chrétiens, entre Algériens et Français, message vivant de solidarité, de non violence et de pardon, ……à nous de tenir ce pont ouvert. !
PS: la photo montre, juste en face du monastère,la mosquée inachevée encours de déconstruction.