Frappé en 1996 par le  drame qui s’est joué ici, et particulièrement par le testament de Christian de  Chergé paru quelques jours après dans le journal  » la Croix », je me suis senti appelé quand le Communauté du Chemin Neuf nous a proposé cette mission.

Nous sommes ici en pélerinage, et portons les préoccupations (joies et peines) de tous ceux que nous avons laissé autour de nous, grâce aux temps de prière et aux trois  offices quotidiens avec la petite communauté présente (deux prêtres, trois religieuses, un religieux)

  Ici, j’ai une pensée particulière pour frère Paul dont j’utilise l’atelier et les outils, et pour frère Christophe dont je me sens proche par sa famille et son orientation agricole.

Ce lieu n’est pas un musée, mais un lieu bien vivant de cette présence des moines qui y sont passés, de tous ces algériens qui viennent visiter, curieux de savoir comment vivaient les moines ici, et quel est le  sens de la présence de l’équipe actuelle.

Venir et séjourner à Tibhirine, c’est quitter ce rythme de gens pressés pour prendre le temps du partage et de la prière, près de ceux qui ont tout donné pour les autres et pour l’Autre.

Venir à Tibhirine, c’est découvrir une autre façon de percevoir les musulmans en essayant de les comprendre et en vivant au milieu d’eux.

En cette journée de vendredi ( jour de prière et de repos pour les musulmans), nous nous sentons proches de ceux qui accompagnent à Montoire notre amie Annie et sa  famille  vers sa  dernière demeure ; j’ai lu à l’office un texte de  l’épitre aux Philipiens qui correspond parfaitement à ce que nous percevions d’elle:……… ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-même. Que chacun de vous  ne soit pas préoccupé de lui même, mais plutôt des autres.                                                                Paix à son âme, …et .nous nous tournons aussi vers Claude qui nous a si souvent parlé de son séjour en Algérie.

Ce matin,  j’ai accueilli Césaré ,au volant du seul tracteur de la région (un Deutz qui a dépassé l’age de la retraite) qui venait comme chaque semaine remplir sa citerne au monastère. Les liens avec les voisins et le village ne sont pas  fictifs, mais bien réels: une partie du village est alimentée en eau depuis la source du monastère.

Nous  connaissons désormais quelques familles autour, qui nous invitent spontanément pour  un moment de partage autour d’un café et de gâteaux « maison ».

Les gardes municipaux,qui ne manquent pas de nous emboiter le pas si nous grimpons vers la colline, nous tolèrent désormais seuls à l’intérieur du village, ouf…peut-être avons nous gagné leur confiance ?

Jeannine, pour sa première expérience, semble ici comme un poisson dans l’eau, et prend largement part à la vie de la maison «  laissez-moi éplucher les légumes, c’est mon plaisir! ». Grâce au duo de cordons bleus, l’ordinaire du lieu est un peu renouvelé. Est-ce pour cela que Stéphanie s’inquiète auprès de Jeannine si elle est prête à renouveller l’expérience ?

Si la neige est encore présente sur les sommets au delà de la vallée, le  temps vient de passer de la pluie au soleil, et le vent s’est calmé, aussi Zabeth et Jeannine s’offrent presque chaque jour une promenade dans le voisinage.

Quelques portes de placards attendent encore un système de fermeture digne  de ce nom, peut-être la semaine sera t’elle trop courte ? Place aux futurs bricoleurs….

Le calendrier provisoire nous prévoit un départ du monastère lundi, puis une visite de Tipasa et enfin d’Alger avant de reprendre l’avion..

.Inch Allah, à plus;

 

concurrence aux tourangeaux

la mosquée inachevée fait face au monastère

difficile d’en repartir

Ceux qi nous ont précédé

Allah est grand

dans le narthex de la chapelle

dans la maison de Samir

le printemps n’est pas loin

le nouveau quad made in Tibhirine…. non polluant

Heu-reux !