Vendredi 4 mars 2022

Aujourd’hui vendredi, c’est dimanche….car le dimanche, pour l’Algérie, c’est vendredi…….dur, dur, de s’y retrouver, ou alors, on a deux dimanche par semaine ….

Donc ce vendredi (qui est dimanche !), grande sortie pour nous. Objectif : Blida où nous attend Bruno qui y est prêtre à mi-temps. Stéphanie et Brigitte seront nos guides, l’escorte n’est pas là !( renseignements pris : leur voiture est en panne). Nous irons donc seuls,comme des grands, jusqu’à la gendarmerie de Médéa avant d’être pris en charge.

Blida -200 000 habitants- les croissants nous attendent au presbytère, rapide tour de la maison avant la messe de11h30 où se retrouvent des étudiants subsahariens qui ont ici leur PC. Ambiance très familiale pour cette célébration pleine de chants où chacun est invité à s’exprimer sur les textes entendus. Les échanges se poursuivent autour d’un plat de riz et des poulets apportés depuis Tibhirine, occasion pour nous de découvrir le parcours de ces jeunes pleins de dynamisme, originaires du Congo,de Zambie, de Mozambique, du Bénin, et de Madagascar,….. 

Nous les laisserons visionner un film dans la bibliothèque pour retrouver les religieuses de la charité maternelle rencontrées à la messe, dans la maternité qu’elles animent avec une autre sœur.

Ici, rien d’une clinique ou d’un grand établissement, mais une petite structure familiale où pendant notre café/gâteaux, Stéphanie, Brigitte et Zabeth pourront se pencher sur les trois nouveaux-nés de la journée. Admirons au passage les abords soigneusement fleuris qui dénotent dans le quartier, et nous repartons vers Tamesguida.

Tamesguida, là où ont été assassinés 12 ouvriers croates le 15 décembre 1993. Mais là aussi où nous retrouverons Robert, ce prêtre ermite de la montagne depuis 50 ans, réfugié en 1994 chez les moines dont il a partagé la vie pendant 2 ans, avant de maintenir une présence dans les mêmes lieux durant encore 2 ans après l’enlèvement des 7.

.Cloué dans son minuscule appartement au 2ème étage depuis un AVC,, Robert nous fait vivre tout son parcours avec force-détails dans une lucidité surprenante. Son histoire, très liée à celle des frères de Tibhirine, me prend littéralement aux tripes.

A Pâques 2018, en notre présence,, Eugène avait « réveillé »les cloches de la chapelle, muettes depuis 1996, pour lancer un message à Robert sur sa montagne.

Originaire d’Arras, Robert s’est installé sur ce versant avec les conseils de frère Luc en 1964, il dépasse aujourd’hui 88 ans.

Pas d’internet, très peu de mobilier, mais des livres tout autour de lui « je suis scotché à mon écran de télé depuis quelques jours, cette guerre entre la Russie et l’Ukraine me crève le cœur, comment peut-on en arriver à cette situation qui me fait penser à l’exode de 1940 ? »

Par la fenètre, Brigitte nous fait repérer, perché sur les collines lointaines, le dôme de la mosquée de Tibhirine, nous n’en sommes qu’à 10 km.

Merci Robert, de nous avoir ouvert ton cœur, grâce à toi, nous entrons un peu plus dans l’esprit de Tibhirine, dans l’histoire des moines et de leur enlèvement.

En refermant cette page, je retrouve cette citation( de Martin Luther King je crois) « nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots »

 

la nature se reveille

Bruno et son église à Blida

de quoi nous rajeunir

ici, tout est gratuit

commentne pas te louer, Seigneur!

tout là haut sur la colline

les 19 martyrs, et le chauffeur mohamed

image nocturne de l’hôtellerie