–  Lundi 28 février 2022

Surprise au réveil, le ciel est bas, tout gris, et le pluviomètre affiche 19 mm, l’espoir renaît dans le village. Le thermomètre est bien frileux (4°), et le vent s’invite à son tour.

   Le scooter stoppe dans la cour, Youssef-joseph me tend les deux galettes offertes par sa femme. Je lui demandes: « as tu passé un bon week-end ? « .La réponse fuse avec son large sourire habituel: « Eh oui, avec ma femme, mes enfants, et mes chèvres ». Bonheur tout simple des gens simples !

Petite pluie, mais pas de quoi décourager les maçons-carreleurs qui promènent leurs matériaux à travers la salle à manger pour atteindre la terrasse à carreler. Youssef-Joseph leur démonte les portes pour libérer les seuils.

Samir n’a pas attendu la St Joseph, les pommes de terre (un plein sac de 50 kg) sont plantées. Youssef m’a expliqué la raison de cette précocité : « au bout de 90 jours, on ramasse et on replante pour une 2èmè récolte ».

La série de chaises à renforcer touche à sa fin, Félicité nous propose une nouvelle mission: démonter les vestiges de la barrière d’accès au champ de la colline, et la reconditionner à l’atelier. « mais il faudra pendant ce temps installer un grillage provisoire »Craint-elle l’invasion d’une rave- party ? Ou plutôt celle des moutons du voisinage sur ce mélange vesces/avoine déjà bien installé ?

La porte de tôle est frappée continuellement: les visiteurs s’impatientent. Brigitte et Zabeth prennent en charge, aujourd’hui c’est la visite l’ambassadeur des droits de l’homme qui fera la une des discussions à table (mais de quels droits ?)

   Grâce à la générosité de « madame Leila » (c’est le qualificatif que lui donne son mari Youssef-Joseph), nous profiterons  d’un couscous généreux.

   Les moutons de Samir, eux, sont moins gâtés, et commencent le carême avec un peu d’avance: le marchand d’aliment n’a pas reçu son camion d’orge!

Stéphanie arrivée au mois de novembre s’applique à apprendre l’arabe et prend des cours à domicile. Son prof me croise dans la cour :  « je suis plutôt prof d’espagnol, mais comme je suis d’origine algérienne… Stéphanie est une bonne élève qui progresse très vite ». J’aurai droit au mot de bienvenue en Algérie, qui traduit bien l’hospitalité des gens d’ici.

Pourtant, il faut aussi songer au retour, nous partons à la pêche aux formalités sanitaires, et l’escale à Barcelone ajoute un peu de piment à l’affaire ;