Lundi 21 février 2022

Echange de communautaires, Bruno arrive de son mi-temps en paroisse à Blida, alors qu’ Eugéne part pour 4 jours à Alger.

La pose des verrous qu’on m’avait réservé pour 2020 va devenir réalité ; c’est agréable de travailler au chaud.

J’ai montré à Youssef- Joseph les tubes carrés ramenés de Médéa pour la fabrication d’une protection extérieure d’une porte vulnérable, ainsi qu’un plan proposant sa réalisation. Lorsque je reviens une heure plus tard, l’assemblage est déjà terminé.Youssef a été formé par frère Paul, quelle référence !

Le même travail m’aurait demandé une journée, je vais devoir me contenter d’un statut de manœuvre…moi qui me croyais le digne successeur de ce même Paul, lequel est à l’origine de toutes les installations du monastère (clôtures, plomberie, système d’irrigation, électricité, ferronnerie)

Pas d’Ambassadeur aujourd’hui, mais plusieurs groupes de visiteurs, sans compter les incessantes frappes sur la porte tout au long du jour pour espérer un accueil et une visite, même si l’affiche apposée indique clairement les heures de fermeture en français et en arabe. « Frappez, et on vous ouvrira ». Mais gérer ce flux de visiteurs indisciplinés devient un peu difficile.

 

Mardi 22 février 2022

Toujours sec…, je rejoins Youssef-Joseph qui habille l’assemblage réalisé hier, sa compétence m’épate à nouveau. Si je commets quelque imprudence dans l’utilisation des outils, il me rappelle les conseils reçus de frère Paul…..décidément un maître.

Nous travaillons ensemble dehors dans le parc,Youssef -Joseph pointe du doigt la colline surmontée de la statue de Notre Dame de l’Atlas. « tu vois…, Myriam, là haut, tu dois toujours la saluer quand tu arrive le matin, et elle te protégeras, moi je le fais toujours, comme mon père me l’a appris »

Quelques visiteurs sont dans la cour, le plus jeune m’interpelle afin que je me rapproche de son aîné. « Pendant treize ans, j’ai été le facteur des moines, j’avais les clés pour déposer et prendre le courrier sans déranger personne.J’étais ami avec plusieurs:Amédée qui avait sa chambre là et frère Luc de l’autre côté » Nabi Houssine, 80 ans s’exprime dans un français parfait, les 13 km journaliers à pied de Tamesguida à Tibhirine n’ont pas altéré sa forme. D’un air nostalgique, il me demande où il pourra voir une photo des moines. Grâce à lui j’en apprendrai un peu plus sur le passé viticole du domaine, la cave coopérative installée là où sont les garages, et les différentes étapes de ce lieu.