Jeudi 17, vendredi 18 février; toujours le soleil qui fait vite oublier la fraicheur matinale, Youssef a acheté les plants de pomme de terre, les joncquilles pointent leur nez, Félicité a aperçu la première tortue, le printemps n’est pas loin.
Les visiteurs frappent de plus en plus nombreux à la porte, et l’affluence du vendredi oblige maintenant à n’accepter que les groupes ce jour là, afin de pouvoir gérer leur circulation dans le monastère. Toujours ce même intéret de la part des musulmans de mieux connaitre ce lieu, ce qui s’est vécu ici, et ce qu’on y fait maintenant.
Vendredi est jour de repos pour les musulmans, Youssef me rappelle qu’il va aller à la prière,je lui demande de prier pour nous et lui assure de la nôtre. Lors de notre premier passage en 2018, utilisant l’expression tolérance envers les musulmans, une chrétienne vivant au sud de l’Algérie nous avait rétorqué: « ici, on ne parle pas de tolérance, mais de vivre ensemble ». Pardon pour ce raisonnement que l’expérience m’a fait réviser, même s’il reste difficile de faire partager ce qui se vit ici, pour qui vit de l’autre côté de la Méditerranée;
Profitant d’un après-midi de « désert », nous grimpons sur la colline pour rejoindre la statue de la Vierge de l’Atlas qui domine toute la région. Panorama superbe sur les villages et les montagnes environnantes, nous rencontrons un jeune berger et ses moutons. Grâce à deux randonneurs traducteurs, nous apprendrons qu’il habite de l’autre coté de la colline et amène ses 15 moutons ici chaque jour. Nous redescendons, étonnés de ne pas avoir été rattrappés et accompagnés par les gardes communaux. A notre retour pourtant, Stéphanie nous relate leur appel téléphonique: » les Chevereau n’ont pas à sortir du monastère sans nous prévenir ». Si on n’a pas été suivis, on a été repérés! Mais cette appellation familière par notre nom, nous montre que nous ne sommes plus des étrangers pour eux.
Grands préparatifs dans la maison, demain samedi on accueille l’Ambassadeur de l’Union Européenne accompagné de son épouse et de deux collaboratrices. Abba notre voisine musulmane se propose de venir et de cuisiner une de ses ses spécialités.
En attendant, on termine la journée en beauté, les frères et soeurs de la Communauté nous ont prévu un diner d’anniversaire précédé d’un apéritif chaleureux. Merci à eux!
