8h30, l’escort

8h30, l’escorte est devant le portail, nous pouvons sortir de notre « bunker ». Eugène pilote la Caddy Volkswagen et nous partons vers Médéa, (après la traditionnelle halte à la gendarmerie pour changer d’escorte), avec une impressionnante liste de courses, à la recherche de la quincaillerie Fauquet .Accompagnés par notre guide militaire qui ne nous quitte pas, nous trouvons sans peine le quartier des boutiques de matériaux et outillage.

Je me revois exactement chez notre quincaillier montoirien voici quelque 40 ans : ferraille, boulons, outillage, on trouve vraiment de tout en se faufilant entre les rouleaux de fil de fer, les pointes, les boulons, le grillage, et la main d’œuvre ne manque pas pour le service. Le guichet du caissier est aussi la réplique de celui de papa Fauquet.

Les tournevis ne nous plaisent pas, Eugène hésite à franchir la boutique voisine « Là, ce sont de vrais barbus, peut-être tendance islamistes »; Nous entrons quand même et nous interrogeons sur la qualité de notre nouvel article en main. Le vendeur apprend alors que nous venons du monastère et nous propose une généreuse remise …..

Les barres de tube carré sont installées dans la voiture, les généreux sacs de plastique bleus remplis de vis, verrous, charnières. Eugène veut aussien profiter pour remplir le congel, alors après quelques mini boutiques d’alimentation, nous trouvons même une supérette. Suivra un passage à la Poste pour payer la facture de téléphone et acheter quelques unités, mais notre ange gardien s’ennuie, il est déjà 13h, nous rentrons les bras chargés de provisions et de munitions pour l’atelier.

Au retour,chacun s’active de son côté, car si la prière a ici une grande place, la devise ora et labora chère aux bénédictins vaut ici aussi et permet la survie du lieu. Si le monastère s’est installé ici sur 370 ha, il ne reste aujourd’hui qu’une quinzaine d’hectares, essentiellement en vergers (pommiers, aussi quelques pruniers, figuiers, cerisiers, amandiers)

Les 2000 pommiers, outre la vente des fruits, servent aussi à la fabrication de vinaigre très réputé ici ;

Le reste du terrain est occupé par les parcours à moutons, quelques cultures fourragères, le maraîchage pour la maison et la vente en direct sur le marché d’Alger.

Le magasin de vente propose essentiellement des produits « maison »:confitures, miel, vinaigre,lavande,tisanes (mélisse, tilleul)

La petite troupe de moutons est maintenant gérée par Youssef et Samir, lequel s’occupe aussi des ruches et du miel.