Samedi 12 février, jour exceptionnel, les 8 évêques et leurs familles restés à Alger sont les hôtes du monastère et n’ont pas fini de nous étonner. Dès 10h, le bus précédé de la traditionnelle escorte militaire les dépose près du portail.

     Après le café d’accueil, en bons élèves, ils suivent attentivement les commentaires d’Eugène sur l’histoire de Tibhirine et sa vie d’aujourd’hui. Paul Desfarge, ancien évêque , relate ce qu’il a vécu au moment de l’enlèvement des moines.

     La visite se poursuit au cimetière ou après un moment de recueillement, l’ancien évêque d’Alger lit le testament de Christian de Chergé. La plupart découvrent avec émotion cet endroit pour la première fois

   Un moment sur la terrasse pour admirer le panorama et les collines environnantes, maman Vesco (Lyonnaise)en profite pour materner son fils qu’elle n’a pas vu depuis 2 ans.

   Vient le moment de l’Eucharistie présidée par Monseigneur de Moulins Beaufort entouré des 7évêques et des prêtres, moment aussi plein d’émotion dans cette chapelle où les moines se réunissaient 7 fois par jour.

 

 

    L’heure du repas approche, Abba (musulmane) a tenu à venir préparer le repas en amenant quelques spécialités. Les tables sont dresseés, la consigne est de veiller à mélanger  les 23 invités avec les 6 occupants de la maison.

    Les langues vont bon train, quelle aubaine de deviser aussi simplement avec le président de la conférence des évêques de France, le producteur du  » Jour du Seigneur »  le tout nouvel évêque d’Alger, ou chacun des autres participants avec des parcours et des origines si variés.

   Les « Monseigneur » n’ont pas leur place ici, les prénoms courent sur les tables, « en frères » comme le souhaite désormais Jean-Paul Vesco. Mais voir l’un ou l’autre des évêques faire spontanément le service à table donne toute la dimension de ce repas . Mon étonnement ne s’arrêtera pas là en les  voyant très simplement  les mains plongées dans le bac a vaisselle ou un torchon à la main… » je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis »

    Sommes-nous à l’image des premières communautés? : Beaucoup de ces moments m’y font réellement penser.

   L’après-midi sera l’occasion de prolonger les échanges et de faire quelques achats de produits maison (confitures, miel, vinaigre de cidre, et  autres)au magasin qui est aussi le musée du lieu.

  Tandis-que le bus redémarre après les traditionnelles photos, je ne peux m’empêcher de penser à ce que serait notre société si on osait y mettre un peu plus de simplicité et de fraternité.

  Merci à tousde nous avoir fait vivre ces moments, même la partie de « Uno » d’après diner, ne nous les fera pas oublier.