Parti de tous les rassemblements depuis le 22 février, ce petit mot symbolique est maintenant de toutes les  conversations, en guise de bonjour, on se salue familièrement  par « dégage » en toute convivialité.

Les vendredi se suivent et rassemblent de plus en plus de participants dans une ambiance festive, on chante et on danse même dans ces rendez-vous déterminés,  « pacifiques et magnifiques » titre même le journal L’Expression.

Ni la pluie battante,ni le froid glacial de vendredi dernier n’ont ralenti cette marée humaine qui déferlait dans les rues d’Alger et de toutes les grandes villes qui deviennent le théâtre de grandioses marches.

 Difficile à imaginer du côté français………!!

Pendant ce temps, sur notre colline, la vie est plus paisible.  Sept résidents, comme les 7 moines enlevés il y a exactement 23 ans, comme les 7 cyprès qui conduisent aux 7 cercueils du cimetière, ou comme les 7 dormants d’Éphèse…. »Sauf que Frère Bruno vient de partir pour quelques temps en France et en Espagne. »

Les visites sont un peu ralenties, les algériens ont d’autres priorités, et les abords des villes parfois embouteillés, mais nous préparons la venue demain d’une centaine de pèlerins amenés par le journal  » La Croix », belle perspective de rencontres et d’échanges.

Les chantiers ne manquent, après les barrières « poulailler » Yves m’a embauché pour refaire un belle porte à la source, celle ou viennent se désaltérer les visiteurs. Pendant ce temps, Zabeth et Muguette deviennent les guides pour les quelques visiteurs  qui pointent leur nez à la porte.

Youssef et Samir, fidèles depuis plus de quinze ans, terminent l’opération broyage de branches et préparent les semis en pépinière.

Petit retour en arrière: vendredi (donc le  dimanche des musulmans) Samir tout endimanché vient me rejoindre à l’atelier après la prière à la mosquée. Samir apprécie ce que je réalise ici et ne manque pas de me le redire chaque fois qu’il en a l’occasion. Samir n’est pas très bavard, et son français très approximatif, pourtant il est devenu radieux lorsque je lui ai demandé comment se déroulait ce temps de prière. Entre gestes et paroles, il a cherché à me faire partager.ce qu’il venait de célébrer…..Foi du charbonnier, ou désir plus profond de transmettre ce qui est important pour lui ? En tous cas, j’ai senti Samir (lui qui vit et travaille avec des chrétiens depuis près de vingt ans) heureux que quelqu’un s’intéresse à sa religion et à sa foi…….  » Non Samir, je n’oublies pas la restauration de la petite porte derrière le poulailler  » !

Mais déjà nos regards se tournent vers samedi où nous prendrons la route d’Alger, pour retrouver des amis à l’ambassade du Canada avant de reprendre l’avion dimanche.

Hamdoulilah !