Chaque jour amène son lot de nouveautés : hier nous avons accueilli trois responsables de l’association Amel de Draa Esmar ,dont fait partie Tibhirine. Nous avions apporté une valise de pulls d’enfants tricotés par des bénévoles d’une association sarthoise (environ 40 pulls tous différents par le motif et la couleur ). La question est posée à la communauté : qui pourrait bénéficier de ces vêtements ? Après les avoir proposé à l’école du village ,( le directeur a pensé que c’était trop compliqué d’attribuer aux uns plus qu’aux autres ) c’est finalement l’association AMEL (=Espoir) que nous avons retenu.

Cette association fait suite au mariage d’un Français, Bernard Briantais ,et d’une Algérienne  SAMIRA qui est la présidente de AMEL. Deux bénévoles Algériennes les secondent :AÏCHA et FATIMA  .  Parmi les activités proposées : sport ,coiffure , couture , musique et une crèche ; chacun participe suivant ses moyens , qui sont le plus souvent très modestes.Cette association compte plus de 100 adhérents et est hébergée dans des locaux de l’Etat près d’un dispensaire . C’est un groupe dynamique  qui , malgré ses faibles moyens a plein de projets : par exemple mise en place de jardins partagés. Bernard nous précise qu’ici c’est très important d’avoir des relations pour réaliser des projets.

L’ensemble des activités donne une connaissance des familles et  permettra de discerner qui peut bénéficier des tricots .Ils remercient vivement les tricoteuses. Nous espérons qu’ils donneront suite , c’est du moins ce qu’ils ont promis .

 

Aujourd’hui c’est à notre tour de rendre visite : guidés par Félicité nous descendons dans la campagne pour arriver chez Mohamed (dit « Mech-Mech » ). Il a aménagé 2 grands tunnels poulaillers (agrémentés d’une télé !! eh oui ! c’est pour le gardien de nuit ) . Il élève 2 lots de 1500 poulets sur 2 mois ; il vise une livraison pour le ramadan (en mai ).  Six chiens veillent sur le site…risque de fouines et autres chiens.

C’est à l’entrée de ce poulailler ,sur une modeste table, entre la télé et la couchette du gardien, que Mech-Mech,nous a préparé le café accompagné d’un gâteau confectionné par sa femme. Il habite de l’autre côté du monastère et fait tous ses déplacements à pied à travers la colline. Nous le retrouvons presque chaque matin à la pause « café » du monastère. Celle ci est une véritable institution crée par les moines pour rassembler tous ceux qui vivent ou travaillent dans l’enceinte du monastère, ou auprès. On y partage la vie de chacun et celle du village.

 

Pendant que Guy soude, fixe, assemble,perce…..nos activités sont plus répétitives, chaque jour voit disparaître ce que nous avons amoureusement mitonné le matin. Côté jardinage,nous travaillons en binôme : les premiers semis de salade, courgettes,etc, pointent frileusement le nez.La brouette a repris du service: soit pour ramasser du bois mort, de la sciure que l’on étale au pied des rosiers , du B.R.F que l’on dispense généreusement sur les planches des légumes existants ou à venir .

Suivant les caprices de la météo les travaux sont plus concentrés sur l’intérieur: Muguette à la couture et Zabeth au ménage . Ce dimanche c’est frites au menu: rituel que pratiquait déjà Frère Luc.

 

Nos moments de liberté sont essentiellement consacrés aux offices (7h,15h et 18h) et à la lecture ,la bibliothèque du monastère nous fournit un large choix « Pierre et Mohamed », « Luc, mon frère », « N’oublions pas Tibhirine « , »Prier 15 jours avec Christophe Lebreton »; etc…

Vu notre situation géographique (80 kms d’Alger et 2h de route) nous sommes à l’écart des grandes manifestations du peuple Algérien mais malgré tout sensibilisés par tout ce qui  se vit actuellement; nous suivons l’actualité par la presse nationale ( journaux apportés par un ami du monastère ) et internet.

D’autres rencontres nous attendent…….