Dimanche 10 mars 2019, bientôt une semaine que nous partageons à nouveau la vie  de ce peuple algérien, dans ce village à 1000m d’altitude.

Plus que jamais, en ce printemps d’Algérie  où des millions d’Algériens se rassemblent pour une mobilisation historique (beaucoup ont fait le déplacement en famille comme on va à la plage) , nous portons notre prière vers ce peuple fabuleux si longtemps méprisé, qui donne au monde entier une leçon de civisme et d’unité. Ce peuple capable de  se retrouver dans le calme et la bonne humeur ,avec une allure de fête nationale, où les manifestants offrent des roses aux CRS, et où les jeunes nettoient les rues après chaque manifestation.

Une rumeur de liberté semble envahir le Pays, prions pour qu’elle ne soit pas compromise demain.

Hier samedi nous sommes allés faire les courses à Médéa (8 km, trajet accompagné par l’escorte obligatoire), beaucoup de monde sur le marché et dans les rues où tout le monde déambule paisiblement. D’abord le marché aux fruits et légumes où tout s’empile dans un enchevêtrement où tout se croise et se recroise, mais  les femmes sont totalement absentes de cette enceinte. La 2ème étape sera vers un marchand de matériaux pour dénicher ce tuyau de PVC destiné à notre canalisation défectueuse. Le PVC épais doit être une spécialité française, il faudra se contenter d’un plus mince que Youssef nous fera livrer demain grâce a son réseau de connaissances. Nous aurons plus de chance pour acheter la barre de fer nécessaire à la réfection de la rampe de l’escalier extérieur et Eugène en profite pour acheter quelques fournitures. Elisabeth et Muguette  qui ont piaffé sur la banquette arrière pendant tout ces étapes mécanique bricolage, nous choisiront ensuite les dernières denrées alimentaires au supermarché local. Depuis que notre accompagnateur policier (qui ne nous quitte pas) m’a repéré comme bricoleur, la glace est rompue entre nous, il me parle de sa vie et m’apostrophe par mon prénom.

En guise de sieste, Muguette et Zabeth sont descendues dans le village, ravies que les habitants leur témoignent leur hospitalité, ou les invitent à visiter la maison des sports.

Les visiteurs de l’après-midi seront plus clairsemés (peut-être les rassemblements des derniers jours y sont pour quelque chose….) Bruno, Yves et Zabeth me laisseront libre de retrouver mon atelier tandis-qu’Eugène continue la réfection des joints des façades.

France s’inquiète de Muguette!…. qu’elle se rassure: quand Muguette ne compose pas avec Zabeth pour la cuisine, elle s’investit largement au jardin avec Félicité,partageant leurs recettes de terrain, ou découvre les lieux et les visiteurs, ce qui occupe largement les premiers jours.

Parmi les visites de la semaine, merci à la famille de l’ambassadeur de France, qui a aussi ravitaillé notre garde manger pour quelques jours.

Côté chantiers en cours, la phase des gros travaux de rénovation électricité et couverture est terminée, mais des travaux annexes mobilisent encore les entreprises locales (couvreurs et maçons)

Youssef et Samir, fidèles employés, préparent les terrains pour les légumes, nous les retrouvons à l’étape café de 10 heures.

Aujourd’hui dimanche, repos pour tout le monde dans le monastère, mais Bruno a promis de nous régaler avec des frites (souvenir du frère Luc) après l’apéritif en commun. Sitôt le repas, nous (les trois passagers du mois) partons sur la colline jusqu’à la statue Notre Dame de l’Atlas. Nos guides du moment seront deux gardes communaux armés qui nous emboîtent spontanément le pas et  avec qui nous échangerons dans un mélange d’arabe et de français; moments bien agréables où ce beau panorama s’offre à nos yeux avec un  soleil radieux qui fait oublier la fraîcheur matinale.

De retour au monastère, et avant l’office de 18h 30, il est néanmoins question de s’attaquer au sac d’oranges amères aimablement apportées par un voisin, pour de prochaines confitures.